23 Août Pourquoi le marché du vélo aiguise-t-il l’appétit des constructeurs automobiles ?
C’est à vélo que l’industrie automobile prend le virage du développement durable. Les limitation de circualtion en ville, l’augmentation du prix moyen d’une voiture et la nécessaire réduction des émissions de co2 forcent les constructeurs à appuyer sur la pédale des mobilités douces.
Les chiffres du secteur de vélo ont de quoi susciter un regain d’intérêt. En Europe, on parle désormais d’un marché qui se valorise à près de 21,2 milliards d’euros (en progression de ,4 %). Si le vélo traditionnel marque le pas en 2022 (14,7 million d’unités vendues), c’est le VAE qui tire l’ensemble du secteur vers le haut en valeur et en volume avec ses 5,5 millions d’unités vendues (+8,6%).
Les investissements quant à eux atteignent un niveau record de 1,75 milliard d’euros (en progression de 17% par rapport à l’année précédente selon CONEBI). L’émergence d’un secteur industriel européen et la relocalisation en profitent.
Une augmentation de l’offre pour mieux répondre aux différentes attentes
La demande est là et devrait se pérenniser. De nouveaux acteurs ont fait leur entrée sur le marché compliquant la lecture de l’offre pour les néophytes. Les marques vont déployer de nouveaux services pour accentuer la différenciation et valoriser l’expérience de mobilité en s’appuyant sur le potentiel de la connectivité, les modes de vie urbains et les services liés à la sécurité et au vol.
Une offre pour quels profils de consommateurs ?
Selon notre étude les motivations sont d’abord de l’ordre de l’agrément, puis de la praticité et du gain de temps avant le respect de l’environnement et le maintien de la condition physique.
Du point de vue des usages, on distingue 4 profils :
- Les intensifs(40% des utilisateurs réguliers): pour eux, le vélo est le premier mode de déplacement au quotidien et ce quel que soit la météo. Ils peuvent être « tradi » ou « techno », dépenser très peu ou au contraire investir dans leur « machine », ce qui les rassemble c’est que le vélo est toujours leur premier choix. Ils militent pour le vélo.
- Les pragmatiques (25%): Le vélo reste le choix par défaut, mais en fonction du type de déplacement, ils vont varier et alterner avec les transports en commun ou bien la marche. Le gain de temps et la facilité de circulation est leur première motivation.
- Les occasionnels (15%): Ils choisissent le vélo en dernier recours, sont plus attirés par les formules de bike sharing, de location ou libre-service. Ils n’investissent pas forcément mais sont très « serviciels ».
- Les loisirs / sportifs (20 %): le vélo est un outil d’accès aux loisirs ou à la pratique du sport.
Pour répondre à ces profils l’offre se segmente : traditionnels ou électriques, moteur avant, central ou arrière, types de batteries, styles fitness, ville, urbain, cross, cargos, transports d’enfants, accessoirisation, classique ou connecté ; les cyclistes vont faire face à une forte augmentation de l’offre.
Pourquoi les constructeurs lorgent-ils sur ce secteur ?
D’abord parce qu’ils ont besoin diversifier leurs activités pour rester connectés avec des usages des déplacements qui s’avèrent être plus changeants, plus jeunes, plus urbains, plus fragmentés et plus connectés. Les vélos électriques, en tant qu’options de déplacement urbain pratiques et écologiques, offrent une opportunité de se positionner sur un marché en plein essor, permettant aux constructeurs d’explorer de nouvelles sources de revenus.
En partageant leur expertise en matière de mobilité, de conception et d’ingénierie entre les voitures et les vélos, les constructeurs automobiles exploitent leur savoir-faire et leur réputation pour produire des vélos innovants et de haute qualité, renforçant ainsi leur avantage concurrentiel dans ce nouveau secteur.
Enfin, à l’heure où il faudra pouvoir donner des preuves de son engagement dans le domaine de la mobilité douce, il y a fort à parier que le vélo sera utilisé comme un argument clé de leur engagement.
Quelle marques automobiles se font particulièrement remarquer ?
Sur un positionnement luxe/premium, on peut parler de Porsche E-bike qui s’appuie sur les assets de Greyp (marque croate) et Fazua (spécialistes moteurs et batteries de vélos) toutes deux rachetées en 2022 et qui constitue l’arme de développement de batteries et logiciels de pointe.
Sur un segment plus branché et urbain, Mini s’est récemment associée à Angell (marque française de vélos connectés) pour fabriquer sa propre gamme de vélos électriques.
Pour une offre plus généraliste, Citroen s’est appuyé sur Martone Cycling pour développer le Rider, un modèle qui vise le bo bobo urbain.
Toyota s’appuiera sur Douze Cycles pour produire son premier vélo-cargio électrique qui devrait être commrcialisé en France à partir de septembre 2023
Outre les constructeurs automobiles, les équipementiers tels que Bosch, Mahle, Valeo, voient également dans ce regain d’intérêt et la montée nen gamme technologique l’ooportunité de vélopper de nouvelles approches : vélos sans chaîne, boîtes de vitesses automatiques.
Le secteur du vélo se retrouve aujourd’hui en « sur-production » ce qui va nécessairement occasionner un phénomène de consolidation des acteurs. La faillite de la marque néerlandaise VanMoof qui faisait office de « Tesla du vélo » avec son offre de vélo urbain ultra connecté est un premier signe d’un marché qui entre en phase de maturité.
Conclusion
L’intérêt porté par les constucteurs automobiles, l’augmentation des investissements en R&D, l’émergence d’un écosystème industriel européen répondent à la demande croissante de solutions durables pour la mobilité individuelle.
Tout cela se traduit par une montée en gamme du secteur vélo, une augmentation des innovation. Ceci devrait également permettre de voir des acteurs s’intéresser plus largement à des questions comme la data, la valeur de la marque, le pricing, les parcours utilisateurs, les besoins et la segmentation des profils des utilisateurs.